Les CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles)
Classe préparatoire : de quoi parle-t-on ?
Scientifiques, Littéraires ou Économiques et Commerciales, les Classes préparatoires (CPGE) ont en commun de recruter (sélectionner) les meilleurs élèves des Terminales générales et technologiques qui envisagent des études longues (bac + 5 et plus), qui ont le goût de l’approfondissement intellectuel et qui acceptent le principe d’une sélection (concours d’entrée dans les Grandes Écoles).
Majoritairement publiques, les Classes Prépa sont hébergées dans les lycées dont certains disposent d’internat. D’une durée de 2 ans, elles offrent une formation de haut niveau qui reste très encadrée et dont l’excellence est partout reconnue. Vous hésitez ?
Alors retenez que :
> l’accès au premier emploi est facilité pour les élèves sortant d’une grande école…
> et que les taux de succès aux concours d’entrée sont globalement supérieurs à ceux du baccalauréat !
→ Vous visez une Grande École (Commerce, Ingénieur, Normale Sup…)
→ Vous êtes à l’aise dans la majorité des matières et vous êtes volontaires pour fournir une quantité de travail plus importante que pour le bac
→ Vous avez le goût des études, lire, apprendre, mémoriser. Vous aimez analyser, comparer des concepts, vous exercer pour maîtriser des techniques… vous aimez rédiger. Pour les prépas scientifiques, vous avez un bon niveau scientifique et vous raisonnez dans l’abstraction ou vous aimez l’expérimentation
→ Vous n’avez pas envie de vous spécialiser trop tôt et vous vous donnez deux années supplémentaires pour enrichir vos méthodes de travail et vos connaissances
→ Vous êtes motivé par l’idée d’atteindre un excellent niveau.
Réussir en Classe préparatoire, c’est…
> Accepter la discipline qu’impose le grand nombre d’heures de cours, de colles (interrogations orales), de devoirs écrits et de travail personnel
> Reconnaître l’autorité et la bienveillance des professeurs, malgré l’apparente dureté de leurs exigences,
> Instaurer avec ses camarades des relations d’émulation, de collaboration et de soutien mutuel. L’esprit de compétition est le plus souvent réservé aux candidats des autres prépas !
> Associer une certaine modestie à ses bonnes capacités intellectuelles pour continuer à se perfectionner et atteindre le niveau d’excellence attendu.
> Affermir sa résistance tant physique que morale et démontrer ainsi ses capacités à faire face aux difficultés.
Bien choisir… Littéraire ? Scientifique ? Économique et Commerciale ?
Les prépas littéraires
→ Pour intégrer l’École Normale Supérieure (ENS) ou d’autres grandes écoles (Chartes, École militaire de Saint-Cyr) mais aussi les Instituts d’Études Politiques (IEP)
→ Et aussi : pour intégrer une grande école de commerce et de gestion par le concours Lettres et sciences humaines.
→ Prépas généralement ouvertes aux titulaires d’un Bac L, ES ou S avec un bon niveau en français, philosophie, histoire, langues et faisant preuve de qualités d’expression et de synthèse.
Les prépas scientifiques
→ Elles offrent 30 000 places dans les écoles d’ingénieurs relevant de la CTI (Commission des Titres d’Ingénieurs)
→ Elles permettent aussi d’intégrer les ENS, les Écoles nationales agronomiques ou vétérinaires
→ Les prépas scientifiques sont ouvertes aux titulaires d’un Bac général ou technologique de bon niveau en sciences et faisant preuve de capacités de travail importantes.
✚ Prépa ATS : Adaptation Technicien Supérieur
Destinée aux titulaires du BTS, BTSA ou DUT Bio ou ingénierie industrielle, la préparation ATS dure 1 an.
→ ATS Bio dans 13 Lycées en France
→ ATS Ingénierie Industrielle dans 36 Lycées en France
Pour postuler : prendre contact avec le lycée concerné (pas d’inscription sur internet)
La sélection porte sur les notes en sciences, français et anglais + concours.
Les prépas économiques et commerciales
→ Elles étaient appelées autrefois les prépas HEC
→ Elles permettent d’accéder aux Écoles supérieures de commerce et de gestion à l’ENS (Cachan ou Rennes)
→ Le cursus est polyvalent : mathématiques, économie, langues vivantes, histoire, culture générale.
Quelques données statistiques
Ce qu’il faut savoir…
★ Les CPGE sont des classes dont l’attractivité augmente : hausse de 0,8% à la rentrée 2014 avec plus de 84 000 étudiants… une augmentation qui profite surtout aux filières scientifiques et littéraires.
★ 42% des étudiants sont des étudiantes ! Elles sont 75% en littéraire contre 30% en prépas scientifiques et environ 50% en économique et commerciale.
★ 83% des CPGE sont publiques.
Le profil des entrants en première année :
★ 94% ont un bac général, 5,5% ont un bac technologique et 1,1% proviennent d’autres filières de l’enseignement supérieur.
★ 70% des étudiants ont un bac S. Ils représentent presque 100% des élèves de prépa scientifiques, plus de 40% des prépas économiques et moins de 25% des prépas littéraires.
Vous avez de l’intuition, une capacité d’analyse ?
Vos résultats sont bons (minimum 12/20) ?
Votre dossier scolaire est équilibré ou vous avez un potentiel reconnu par vos professeurs ?
Vous pouvez postuler en CPGE.
Vous ne serez pas forcément admis dans une prépa prestigieuse mais vos professeurs sauront, en fonction de votre profil, vous conseiller les lycées dans lesquels postuler, notamment dans votre région.
Les conditions de vie sont essentielles au cours de ces années difficiles : seul ? gérer son linge et ses repas… ne facilite pas la réussite !
Si vous êtes plutôt lent, que vous fournissez déjà au lycée un travail conséquent…
mieux vaut choisir une autre voie. Un bilan d’orientation peut vous aider !
Ne pas se décourager lorsque les premières notes sont rendues…
Les notes sont toujours plus basses que les notes habituelles du lycée !
Il faudra garder confiance en soi et réussir à comprendre que la note reflète le travail fourni sur un sujet donné et non l’évaluation de la personne.
Un bon équilibre psychologique est nécessaire à la réussite, un entrainement à la gestion du stress peut être un plus.
CONNECT’ peut vous aider !
Certains sont stimulés par la difficulté, d’autres craquent…
Si le moral tombe selon les notes… mieux vaut réfléchir à une autre voie.
La Classe préparatoire ne convient pas à tout le monde
Dans La prépa sans stress !, Patrice Huerre, psychiatre, relate le parcours de son fils Thomas, ancien élève de prépa scientifique et approfondit la notion de maturité.
Selon l’auteur, pour réussir, il faudrait « accepter de se mettre en position d’élève ».
En effet, « ce type de préparation convient davantage aux personnes (prêtes) à mettre entre parenthèses quelques années de la vie au profit des études… »
Faire confiance à ses professeurs, à l’établissement, suivre les conseils, se remettre en question, accepter la critique et se reconstruire…
se persuader que tout ce travail est pour plus tard, pour son propre bien… que l’on mise sur l’avenir…
En théorie, c’est facile mais pour le jeune et son entourage les deux années de prépas demeurent souvent une épreuve.
Si vous avez une activité extra scolaire (sport, musique…), conservez-la… Passez un peu de temps avec vos amis. Sortez raisonnablement. Essayez d’être totalement présent à ce que vous faites : lorsque vous travaillez, travaillez vraiment et lorsque vous vous détendez, faites-vous vraiment plaisir !
Deux années qui marquent durablement !
C’est en CPGE que l’on observe le plus faible taux de renoncement/réorientation (inférieur à 10%). L’État fournit à ces élèves doués, motivés, ambitieux et travailleurs des professeurs hautement diplômés, exigeants, certains issus de ces mêmes prépas, vigilants et attentifs, avec lesquels ils gardent souvent contact longtemps après être sortis des Grandes Écoles. Et même si l’entrée en Grande École, grâce aux concours, est quasiment garantie, les étudiants issus des CPGE ne représentent que 38% de l’effectif global des Grandes Écoles, celles-ci recrutant également par les concours parallèles. Les élèves de CPGE se fondent alors dans la mixité des larges promotions des Grandes Écoles, mais ils auront été durablement transformés par leurs 2 années après le bac.
Entrer en CPGE, c’est d’abord se préparer à un/des concours. Les Grandes Écoles mutualisent leurs concours d’entrée sur des épreuves écrites (admissibilité) et des épreuves orales (admission). Si les résultats obtenus ne permettent pas d’intégrer l’école visée, il est souvent possible de « cuber », c’est-à-dire faire une troisième année de prépa pour tenter de nouveau sa chance.
Trois ans après être entrés en CPGE, 70% des élèves ont intégré une Grande École, les 30% restants ont poursuivi leur cursus le plus souvent à l’Université grâce aux équivalences. Depuis la rentrée 2015, les liens entre universités et classes prépas ont été renforcés (application de la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche). Chaque année de prépa permet de capitaliser 60 crédits ECTS, appréciable en cas de réorientation : 39 % des bacheliers inscrits en prépa littéraire, 18 % en prépa scientifique et 14 % en prépa économique ou commerciale se réorientent après la première année (chiffres EESR 2015). Une année de prépa n’est jamais perdue ! 6 ans après leur bac, 93% des élèves ayant intégré une CPGE ont obtenu au moins un diplôme de niveau I, c’est-à-dire bac + 5 ou le grade de Master.
Après une Classe préparatoire littéraire
Concours d’entrée à l’ENS (admis – de 6% par an) = voie prestigieuse trustée par les Lycées les plus sélectifs Université en L3 et poursuites d’études en Master IEP Écoles intégrées à la Banque d’épreuves littéraires (BEL)
✚ Concours spécifiques
– B/L : Écoles nationales de la statistique ENSAE, ENSAI
– Prépa Saint-Cyr Lettres : École des sous-officiers de Saint-Maixent
– Prépa charte : École du Louvre (1er cycle) pour préparer le concours de l’Institut National du Patrimoine (INP) Bac + 3 Histoire des arts requis
> Après une Classe préparatoire scientifique
Concours d’accès aux écoles d’ingénieurs
Concours d’accès aux ENS
Concours d’accès aux écoles vétérinaires
Se réorienter ou cuber
✚ Infos service de concours écoles d’ingénieurs (scei) Sur le modèle d’APB, les procédures d’accès aux écoles d’ingénieur ont été simplifiées. La plateforme scei permet notamment de saisir ses vœux, de les hiérarchiser, de s’inscrire aux concours, de s’informer de ses résultats et de saisir sa réponse. ATTENTION : Les inscriptions se font très tôt : avant le 10 janvier
✚ les principaux concours (scei) Concours Centrale-Supélec Concours Mines-Ponts Nouveauté concours 2016 : le concours Mines-Télécom (fusion du concours commun des Écoles des Mines et du concours Télécom INT). Concours e3a Concours communs polytechniques (CCP)
✚ Spécifique BCPST Banque d’épreuves G2E Banque de concours communs agro-véto : concours A BCPST
✚ Filière PT Banque filière PT : physique-technologie
> Après une Classe préparatoire économique et commerciale
Concours d’accès aux écoles de commerce et de management
Concours d’accès aux ENS IEP Celsa (après Bac + 3)
Poursuivre à l’Université Les concours parallèles (Bac + 3)
Se réorienter ou cuber
✚ Infos : les principaux concours Deux banques d’épreuves permettent d’accéder à un grand nombre d’écoles : la banque commune d’épreuves écrites (BCE) et le concours Ecricome. La BCE regroupe une trentaine d’écoles dont les écoles les plus prestigieuses françaises (23 grandes Écoles). La BCE est gérée par la CCIP (Chambre de Commerce de l’Industrie de Paris). Les épreuves sont accessibles aux élèves des prépas commerce et des prépas littéraires. Chaque école affecte ses propres coefficients aux différentes épreuves. Ecricome rassemble trois grandes écoles de management (Kedge, ICN, Néoma)
> Zoom : prépa ENS Cachan
> Redoublement et réorientation
Au cours des deux années de Prépa, le redoublement n’est pas prévu. En première année, il est toutefois autorisé en fonction de critères essentiellement médicaux ou familiaux graves. En fin de deuxième année, il est parfois possible de redoubler ; on dit alors « cuber ». Mais la plupart des établissements d’origine n’autorisent pas à cuber dans leur propre établissement. L’élève est alors livré à lui-même pour solliciter un nouvel établissement d’accueil. Outre son dossier scolaire, l’élève devra obtenir un entretien dans un nouvel établissement, démontrer sa motivation et faire preuve de persuasion ! Être déçu des résultats obtenus et déclarer faire mieux l’année suivante n’est pas suffisant… N’oublions pas que les établissements font aussi la course aux classements et aux statistiques ! CONNECT’ peut vous aider à affûter votre discours, n’hésitez pas à vous entraîner avec l’un de nos spécialistes.
Il arrive aussi qu’en fin de première année de Classe préparatoire, l’élève ne soit pas autorisé à poursuivre dans l’établissement… Il est alors nécessaire de se réorienter soit en deuxième année dans un établissement moins coté, soit à l’Université soit encore vers une autre structure (notamment une école postbac à condition d’avoir réussi le concours d’entrée cette même année). Chaque cas est unique ! Mais dans tous les cas, pensez à demander les documents nécessaires (fiche de résultats mentionnant les ECTS obtenus) à une réorientation. L’attestation descriptive du parcours de formation mentionne les crédits ECTS que l’élève peut faire reconnaître par l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il poursuivra ses études. Établie sur la base d’une grille nationale de référence, et délivrée par le proviseur ou le chef d’établissement d’origine, cette attestation est valable pour les universités françaises et étrangères.