Bien choisir son orientation
Bien choisir son orientation est un véritable casse-tête chez les jeunes et dans les familles. Pourquoi ? Décider n’est pas 100% rationnel ! On peut remarquer que le jeune est soumis à des facteurs internes qui jouent un rôle non négligeable. Il y a aussi des facteurs externes qui influent sur ses décisions. Quelles sont les conséquences ? Et que faire ? Quelques réponses dans cet article.
Les principaux facteurs internes restent liés à la personnalité du jeune et à sa perception de son avenir. Pour la plupart d’entre eux, prendre la bonne décision est compliqué. Peur de se tromper, peur de ne pas pouvoir revenir en arrière… C’est souvent pour eux la première décision importante qui conditionne une partie de leur vie future et cela est vertigineux ! Et plus les échéances approchent plus l’anxiété se développe. Il est absolument nécessaire de communiquer au sein de la famille pour ne pas laisser ce mal-être s’installer.
D’autres jeunes semblent moins affectés. Ils considèrent parfois que l’orientation ressemble vaguement à un devoir et ils traitent cette tâche comme d’autres tâches scolaires… en la remettant à plus tard ! Il s’agit alors pour l’entourage de relancer le débat avec tact et cela n’est pas si facile !
Dédramatisons un peu. Voici quelques solutions concrètes. Gardons en tête que la bonne décision est prise à l’issue d’un processus relativement long sur lequel une méthode peut être clairement proposée. La voici ! En effet, prendre la bonne décision repose sur plusieurs étapes :
- Collecter les informations : aujourd’hui, l’information concernant les études et les métiers est accessible partout. Et pourtant bon nombre de familles a l’impression de ne pas savoir, de ne pas connaître les filières, les attendus, les chances d’être sélectionné, les chances de réussir dans la filière… Cette collecte d’informations suppose un investissement réel. Visiter les écoles, participer aux Salons, s’informer sur les études, etc. La difficulté essentielle est de suivre l’actualité… Et tout va très vite ! De nouvelles formations, de nouveaux métiers, des réformes… C’est souvent difficile de s’y retrouver. Courage !
- Tout au long de la collecte, vient l’analyse : lire ou relire les plaquettes des écoles, comprendre les processus de sélections, les matières enseignées, les stages, les échanges internationaux… ou même les évaluations, les débouchés, les poursuites d’études… Les plus méthodiques pourront construire un tableau mentionnant les principaux éléments retenus. Mais attention, il faut éviter les biais de compréhension ! Ce qui nous amène au point 3.
- Pour échapper aux biais de compréhension, il faut impérativement échanger, communiquer, expliquer ce qu’on a compris ! Avec ses proches, avec l’entourage scolaire ou des professionnels. La verbalisation (ou reformulation) des informations permet de prendre conscience des aspects les plus importants pour soi, de développer une logique. Confronter son point de vue permettra non seulement d’y voir plus clair mais aussi de recueillir d’autres points de vue. Et cela est toujours éclairant, ce qui ne signifie que les autres doivent décider pour le jeune !
- Oser dire aux autres « au début, je voulais faire… » « Puis je me suis rendu compte de… » « j’ai aussi découvert… » « et je me suis demandé si ce serait mieux pour moi… » « et dans le fond, je crois aujourd’hui que… » Cela permet au jeune de savoir comment et pourquoi il en est arrivé à telle ou telle conclusion. Exprimer les étapes dans le processus fait beaucoup de bien ! C’est très rassurant !
- Il ne faut pas non plus oublier d’écouter sa petite voix ! D’autres l’appellent l’instinct ! Que ressentez-vous à l’idée de vous orienter dans telle ou telle voie ? Vous êtes terrifié ? Au contraire, vous vous sentez léger ? Faites confiance à votre ressenti ! C’est vous qui allez étudier, ne faites pas quelque chose pour faire plaisir aux autres.
Enfin, il faut aller voir de près les secteurs professionnels ! N’hésitez pas à rencontrer des professionnels et faites des stages d’observation dans différents secteurs. Au mieux vous serez conforté dans vos choix et au pire, vous saurez qu’il faut chercher ailleurs. Dans tous les cas, vous serez mieux armé pour vivre le processus de décision !
Prenez soin cependant de sortir de quelques pièges : les facteurs externes. Nous développerons ici un ou deux d’entre eux !
- Le piège de conformisme est lié le plus souvent à l’entourage proche. La famille façonne le jeune autour d’idées qui satisferont le cercle familial. Certaines professions s’exercent d’une génération à la suivante… Un avenir tout tracé pèse parfois sur les jeunes. En prendre conscience permet le plus souvent d’y voir plus clair et de mieux affirmer ses choix.
- L’autocensure est bien plus présente qu’on ne le croit. Certains l’appellent l’effet d’étiquetage : c’est la remarque du prof qui marque durablement un élève qui se croira faible dans telle ou telle matière… Ce sont les croyances concernant certaines filières plus ou moins accessibles, « j’y arriverais jamais… » Ce sont des jugements externes apparemment anodins qui pourtant marquent profondément le jeune. Copains, famille… « ah je te vois pas du tout dans cette branche… » Difficile de se sortir de là !
En conclusion, bien choisir son orientation reste complexe mais avec l’ensemble de ces conseils, chaque jeune pourra grandir et aborder l’avenir sereinement.
Elisabeth LÊ, Coach spécialisée